Emma, avec son allure de star new-yorkaise des années 1980 digne d'un film de Woody Allen, a choisi Paris pour dessiner, développer et auto-éditer ses propres créations. Sa première collection est exposée dans un lieu privé très parisien, un appartement autrefois occupé par la journaliste Françoise Giroud. Sur rendez-vous, elle y conçoit des projets d'interior-design sur mesure, alliant sophistication et singularité.
Emma Donnersberg, née à Paris, a grandi dans une famille où l'art de collectionner était une seconde nature. Dès l'âge de 8 ans, elle écumait les Puces chaque dimanche avec son père, à la recherche d'œufs en pierre, développant ainsi un œil acéré pour le beau et le rare. C'est cette enfance bercée par l'esthétique et le raffinement qui l'a menée vers sa carrière florissante.
Le destin, ce farceur cosmopolite, l'a ensuite propulsée aux États-Unis, précisément à la Nouvelle-Orléans, où elle a troqué ses bouquins d'art pour des manuels de sciences politiques et d'anglais. Après tout, qui aurait cru que la politique pouvait conduire à l'interior-design? Et pourtant, c'est à la Parsons School de New York qu'elle a perfectionné son art avant de débuter auprès d'un architecte de Tribeca. Elle y a décroché son premier client en 2007 pour un appartement à Union Square, un lieu chargé d'histoire où Andy Warhol avait frôlé la mort. Ironie de la vie urbaine!
En 2008, elle se rapproche de Paris, jonglant entre la capitale française et la Grosse Pomme jusqu'en 2019. Avec son agence Emma Donnersberg Interiors, installée dans le VIIe arrondissement, elle transforme les intérieurs parisiens de restaurants et d'hôtels, tout en conservant sa touche privée pour son agence new-yorkaise. De Paris à New York, elle a travaillé sur des projets prestigieux comme un restaurant pour le sommelier-star Enrico Bernardo et un appartement dans l'iconique Jenga Tower de Herzog & de Meuron.
Ses œuvres sont également promues par des galeries prestigieuses : Galerie Gosserez à Paris, Maison Gerard, Studio 27 et Atelier Courbet à New York, et depuis peu, la Gallery 88 à Londres. Emma Donnersberg, en alliant humour et philosophie, nous rappelle que l'élégance réside dans les détails et que chaque espace mérite d'être une œuvre d'art.
sublimer le quotidien avec audace.
En cuisine comme en design, le champignon est un exercice délicat, à la fois poétique et terre-à-terre. Forme naturelle par excellence, le champignon a inspiré nombre de créations iconiques, à commencer par le célèbre Mushroom de Pierre Paulin. Pour Emma Donnersberg, c'est le Cèpe qui a façonné son imaginaire, influençant ses pièces en céramique, tabourets et guéridons, créant ainsi un véritable palais des spores, à la fois esthétique, onirique et organique.
La pièce-signature de son travail, le Cèpe, a évolué pour donner naissance à une famille décorative sous le signe du Cloud : miroirs, appliques, tables, chaises et canapés. L'ensemble, avec ses formes mousseuses et moelleuses, joue avec l'aléatoire maîtrisé avec une pointe d'ironie. Ses chaises, ressemblant à des pierres ponces, ont des dossiers qui évoquent une écume pétrifiée, tandis que ses tables, avec leurs porte-à-faux, s'inspirent d'une nature tellurique et capricieuse.
Emma Donnersberg , Article by CREATO Magazine - CREATO Magazine Septembre 2024
Abonnez-vous pour découvrir l'article complet dans CREATO Magazine.
Comments